Saline royale d’Arc-et-Senans
Nous commençons notre grande ballade dans le Doubs par la dĂ©couverte d’un incontournable de la rĂ©gion, la saline royale d’Arc-et-Senans.
La saline royale d’Arc-et-Senans est une ancienne saline (qui produisait du sel gemme) du XVIIIe siĂšcle en activitĂ© jusqu’en 1895. Parmi les plus importantes salines d’Europe de son Ă©poque, elle est construite par l’architecte Claude Nicolas Ledoux sous le rĂšgne du roi Louis XV de France pour transformer la saumure transfĂ©rĂ©e par un saumoduc de 21 km depuis les salines de Salins-les-Bains.
Au XVIIIe siĂšcle, le sel Ă©tait utilisĂ© pour la conservation de certains aliments pĂ©rissables. A ce titre c’Ă©tait  une denrĂ©e essentielle dont l’Ă©tat avait le monopole et taxait sa consommation par un impĂŽt, la gabelle, perçu par la ferme gĂ©nĂ©rale. En Franche-ComtĂ© , on trouvait de nombreux puits salĂ©s dont on extrayait le sel par Ă©bullition dans des chaudiĂšres chauffĂ©es au bois. On trouvait Ă l’Ă©poque de nombreux puits Ă Salins-les-Bains et Ă Montmorot. On avait construit les chaudiĂšres prĂšs de ces puits et l’on amenait le bois des forĂȘts voisines. Cependant, aprĂšs de nombreuses annĂ©es d’exploitation, ces forĂȘts s’appauvrissaient, et le combustible devait en consĂ©quence parcourir des distances de plus en plus importantes pour ĂȘtre acheminĂ©, ce qui coĂ»tait de plus en plus d’argent.
La dĂ©cision de construire la nouvelle saline fut prise en 1773. Le lieu de la construction de la saline fut dĂ©fini par une commission technique dĂ©signĂ©e par la ferme gĂ©nĂ©rale : ce sera entre les villages d’Arc et de Senans, ce site prĂ©sentant deux intĂ©rĂȘts majeurs: une plaine dĂ©gagĂ©e et la proximitĂ© de la forĂȘt royale de Chaux, forĂȘt de plus de 40 000 arpents.
Claude-Nicolas Ledoux qui Ă©tait dĂ©jĂ l’architecte de la barriĂšre des fermiers gĂ©nĂ©raux propose un premier projet formĂ© par un unique batiment-enceinte autour d’une place carrĂ©, mais ce projet est refusĂ© par le roi.
Le deuxiĂšme projet prĂ©sentĂ© par Ledoux, en forme d’arc de cercle fut lui retenu.
La Saline Royale fonctionnait comme une usine intĂ©grĂ©e oĂč vivait presque toute la communautĂ© du travail. Construite en forme d’arc de cercle, elle abritait lieux dâhabitation et de production, soit 11 bĂątiments en tout : la maison du directeur, les Ă©curies, les bĂątiments des sels et ouest, les commis est et ouest, les berniers est et ouest, la tonnellerie, le bĂątiment des gardes, la marĂ©chalerie.
Rendue obsolĂšte par l’apparition de nouvelles technologies, la Saline Royale a fermĂ© ses portes en 1895. AbandonnĂ©e, pillĂ©e, endommagĂ©e par un incendie en 1918, le DĂ©partement du Doubs en a fait l’acquisition en 1927 la sauvant ainsi de la ruine. Trois campagnes de restauration successives achevĂ©es en 1996 par le rĂ©amĂ©nagement des espaces verts, lui redonnĂšrent son Ă©clat.
En 1982 la Saline Royale et inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, C’est le 12e site français et le 150e site au monde Ă ĂȘtre distinguĂ©. Mais c’est le 1er site d’origine industrielle au monde Ă Â bĂ©nĂ©ficier de cette reconnaissance (tĂ©moignage de la naissance de la sociĂ©tĂ© industrielle en Europe au XVIIIe siĂšcle, prĂ©curseur d’un mouvement philosophique qui parcouru l’Europe des LumiĂšres et concouru Ă une forme d’architecture visionnaire).
Cette inscription donne à la saline au audience internationale qui contribue à la fréquentation du site.
Pour ceux qui sont intéressés, il y a possibilité de dormir sur place, car un hÎtel de quelques chambres a été aménagé.
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