Thomery & Rosa Bonheur

Thomery a été célèbre pour son raisin de table, le Chasselas, et son mode de conservation en chambre à raisins. A la fin du 19ème siècle, plus de 800 tonnes de raisin étaient expédiées sur Paris par bateaux sur la Seine. Les murs qui servaient de culture de raisin ont été édifiés dès 1730 et leur longueur totale était estimée à 350 km. Cette production a disparu dans les années 60 en raison de l’évolution des méthodes de production, de transport et de conservation modernes.


Aujourd’hui, la ville est composée de trois quartiers principaux, le quartier de By, sur le coteau (ancien Hameau de By), le centre ville (anciennement dénommé Le Village) et le quartier du port (anciennement dénommé Effondré).
Notre visite nous mène dans le potager de notre guide, ou elle nous explique que les grappes de raisin étaient protégées dans des sachets en papier à partir du mois de Juillet, afin d’éviter les rayons trop violents du soleil et de s’assurer que la grappe soit dorée uniformément.
Nous découvrons également son carré de « Chouchou », nom local réunionnais de la Chaillote, un légume qui pousse en s’accrochant par de petites spirales.
Nous continuons par une promenade dans le sentier des Longs Sillons, zone protégée et non constructible,ou l’on découvre encore en bon état les longs murs construits en pierre de pays d’une hauteur de 2m30 à 3 mètres. Le faîtage du mur était recouvert de tuiles plates et rondes pour protéger le mur mais aussi servant à la pose de haut vent en verre pour la protection du raisin et de la pluie.
L’exposition des murs permettaient à la vigne de recevoir le soleil du matin au soir et la chaleur emmagasinée pendant la jour par la pierre, était ainsi restituée pendant la nuit.
Nous terminons la matinée par la visite d’une ancienne chambre à raisin, pièce qui devait avoir une température stable d’environ 10°.

La célébrité du chasselas de Thomery était liée à sa conservation car l’on pouvait s’en procurer jusqu’en avril de l’année suivant sa cueillette. A l’origine, les grappes cueillies sans sarment étaient conservées, soit sur des claies garnies de fougères sèches ou de paille de seigle, soit suspendues à des cadres. Les raisins se fripaient par manque d’eau. En 1848, un Thomeryons eut l’idée de plonger des sarments dans une coupe d’eau. Quelques mois plus tard, le raisin était toujours aussi frais. Après plusieurs recherches pour remplir des récipients en gré, en 1865, des bouteilles de verre dont la forme fut améliorée au fil du temps furent adoptées. Les résultats furent excellents.


L’après-midi est consacré à la visite du musée de l’atelier de Rosa Bonheur.

Marie Rosalie Bonheur, dite Rosa Bonheur, née le 16 mars 1822 à Bordeaux et décédée le 25 mai 1899 à Thomery est une peintre française qui s’est spécialisée dans les représentations animalières.

Homosexuelle, elle a vécu deux passions. L’une pour Nathalie Micas, rencontrée en 1837 (Rosa avait 14 ans et Nathalie 12), qui deviendra peintre comme elle et dont elle ne sera séparée qu’en 1889, lorsqu’elle décédera ; l’autre (après le décès de Nathalie Micas) pour une américaine, Anna Klumpke, également peintre, avec qui elle vivra dix ans, jusqu’à sa mort, et qui sera sa légataire universelle.
Paradoxalement, la vie excentrique que menait Rosa Bonheur n’a pas fait scandale à une époque pourtant très soucieuse de conventions.

Elle expose pour la première fois au Salon en 1841. En 1849, elle y expose le Labourage nivernais (Musée d’Orsay), commande du ministre Ledru-Rollin. Avec le Marché aux chevaux (Metropolitan Museum of Art, New York, New York), présenté au salon de 1853, elle connaît une gloire internationale qui lui vaudra d’effectuer des voyages publicitaires au cours desquels elle sera présentée à des personnalités telles que la reine Victoria.
Elle acquit la maison de Thomery avec l’argent de la vente d’un seul de ses tableaux.
Elle rencontrera aussi l’impératrice Eugénie, ou encore le Colonel Cody (Buffalo Bill), qui lui offre une authentique panoplie de sioux exposée dans le musée à l’occasion de la visite qu’il lui rend a Thomery.

Elle est la première femme à avoir été distinguée Chevalier de la Légion d’honneur en 1865, reçue des mains de l’Impératrice Eugénie elle-même. Une ode écrite par Georges Bizet pour cette occasion est exposée.
Pour l’anecdote, Rosa Bonheur dut réclamer régulièrement aux autorités policières l’autorisation de s’habiller en homme (autorisation de travestissement, renouvelable tous les six mois auprès de la préfecture de Paris) afin de pouvoir porter des pantalons pour fréquenter les foires aux bestiaux .
L’atelier est de nos jours la propriété des arrières petits-neveux d’Anna Klumpke. La visite est passionnante car rien n’a changé depuis le décès de l’artiste : derniers tableaux inachevés, palette et tubes de peinture au plomb encore en l’état, bureau très bas car Rosa était très petite.

5 Responses

  1. BOADA dit :

    Thomeryonne jusqu’Ă  dĂ©cembre 2008, j’apprĂ©cie beaucoup votre prĂ©sentation du village et le superbe diaporama. J’aimerais faire connaĂ®tre ce village Ă  mes nouveaux amis du sud-ouest, accepteriez-vous que j’utilise les diapos pour un petit « exposé » lors de mon cours d’espagnol? Si oui, pourriez-vous me l’envoyer? Si non, tant pis 🙂
    Cordialement
    Annie

  2. Le Capitaine dit :

    Pas de problème si ce n’est pas pour une utilisation commerciale. Indiquez moi les photos que vous souhaiteriez.

  3. Mathilde Huet dit :

    Bonjour

    Attention aux anachronismes

    Rosa Bonheur ne fut pas nommĂ©e Officier de la LĂ©gion d’Honneur en 1894 par l’ImpĂ©ratrice (destituĂ©e en 1870), mais bien par Sadi Carnot

    En revanche Rosa Bonheur avait Ă©tĂ© nommĂ©e (bien avant) en 1865, Chevalier de la LĂ©gion d’Honneur, par l’ImpĂ©ratrice EugĂ©nie

    Bien cordialement

  4. Mathilde Huet dit :

    Idem avec GeorgeS Bizet
    Il est dĂ©cĂ©dĂ© en 1875 et il a donc composĂ© l’ode que vous Ă©voquez en 1865 Ă  l’occasion de sa nomination
    comme Chevalier de la LĂ©gion d’Honneur

  5. Le Capitaine dit :

    Merci pour ces précisions.

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