Autour du canal de Nantes à Brest

Pour rejoindre Brest qui sera le départ de notre circuit côtier « Sud Bretagne » pendant cette semaine, nous traversons d’abord la Bretagne intérieure via Ruffiac, Malestroit, Josselin, La trinité Porhoët, Pontivy et Carhaix (nous y faisons notre première étape chez des amis, quelques jours seulement avant le festival des Vieilles Charrues). Nous avons continué par Huelgoat, traversé les monts d’Arrée et nous sommes dirigés vers Brest en arrivant par Landerneau.

Avant d’arriver à Ruffiac pour y déjeuner, nous découvrons l’Archéosite de Monteneuf:
Les alignements de menhirs de Monteneuf sont les plus nombreux de Bretagne intérieure. 420 monolithes datés d’environ 3500 av JC ont été répertoriés et 42 redressés suite aux fouilles archéologiques.

Malestroit
L’origine du nom Malestroit est bretonne et signifie le maître du passage (Maël trec’h). Cette origine  contestée serait latine, venant de « male stricum » qui signifie passage étroit et dangereux. La guerre des langues fait encore rage, rappelant ainsi que pour passer l’Oust il fallait acquitter un droit. C’est à Malestroit que fut signée, en 1343, dans la chapelle de la
Madeleine aujourd’hui ruinée, la trêve de la guerre de Cent Ans.
Aujourd’hui, Malestroit a gardé les témoignages de son histoire et offre une halte charmante aux plaisanciers qui choisissent de découvrir la Bretagne intérieure en bateau sur le canal de Nantes à Brest dont le chemin de halage fait aussi la joie des cyclotouristes.

Josselin
Situé dans un cadre naturel préservé, Josselin nous a charmé par les espaces de tranquillité le long des chemins de halage  et la découverte de nombreuses écluses fleuries. En 2008, Josselin a fêté son millénaire.
Josselin, prénom du fondateur de la ville : au cœur du pays du Porhoët, son père Guéthenoc fit construire, au début du XIe siècle, une chapelle sur les lieux de l’apparition miraculeuse de la Vierge, deux siècles auparavant. Josselin fonda la dynastie des Rohan. Josselin, autrefois nichée entre ses remparts fut favorisée par la fortune des Rohan due à l’exploitation des forêts et par sa florissante activité drapière : on y tissait le lin pour en faire des draps au Moyen Age. Elle fut durement touchée par les guerres de Religion et vit s’entre-déchirer les Malestroit, catholiques, et les Rohan, protestants.
Au XIVe siècle, les murailles du Château étaient presque aveugles, car la forteresse remplissait ses fonctions de défense militaire. Mais c’est dans le plus pur style gothique flamboyant qu’Olivier de Clisson, connétable de France, fit percer des fenêtres de taille supérieure et ajouter des lucarnes. C’est une véritable réussite architecturale, même s’il ne reste plus rien de l’énorme donjon ou du pont-levis.
Dans le centre ville, autour de la basilique Notre-Dame-du-Roncier, les maisons datent pour la plupart du XVIe siècle et conservent l’aspect qu’elles avaient à cette époque avec leurs pans de bois et leurs sculptures remises en valeur par les dernières restaurations.

Nous continuons notre route vers Cargaix en visitant la Trinité Porhoët et son église au sol en pente, puis Pontivy, principale ville du centre Bretagne.

Huelgoat
Le bourg s’étire entre le lac et un ravin en haut duquel se trouve la forêt (uhel = haut, koad = forêt). Une place concentre l’activité autour de grandes maisons, parfois anciennes. Connue dès le XIIIe siècle, la localité fut le siège d’une juridiction ducale défendue avec force par Du Guesclin. Au XVIIIe siècle, une mine de plomb et d’argent apporta la richesse. C’est à cette époque que l’étang d’une quinzaine d’hectares fut créé grâce à l’édification d’un barrage. Mais la mine se tarit au XIXe siècle, entraînant le déclin de l’activité.
Au XVIe siècle, la forêt de Brocéliande s’étendait jusqu’ici. Comment s’étonner que ces 600 hectares boisés soient le berceau de légendes mettant en scène lutins et géants. Il ne faut pas venir à Huelgoat sans visiter le « chaos ». Par un sentier pittoresque le long de la rivière d’argent, on découvre une multitude de rochers auxquels ont été donnés des noms évocateurs comme la grotte du Diable, la Roche Tremblante, le Ménage de la Vierge, le Gouffre…le tout dans un superbe sou-bois vert de mousse.

Dans les monts d’Arrée, nous visitons le dolmen de Brennilis. Ti-ar-Boudiket (maison des lutins) est un dolmen en forme de V, long de 15 mètres, composé de treize pierres qui soutiennent trois énormes blocs de couverture, il est l’un des mieux conservés de Bretagne parmi ces structures qui marquent une évolution par rapport au dolmen à couloir. Il date de la fin du néolithique.

Après avoir traversé les monts d’Arrée, nous avons visité plusieurs enclos paroissiaux, objets de l’article suivant, avant de continuer notre route vers Brest.

Landerneau est une ville chargée d’histoire. Le pont habité sur l’Élorn en est le joyau. Au détour de chaque rue, la riche histoire de Landerneau est inscrite dans la pierre. Grâce au passage à gué de l’Élom, une ébauche de ville se forme à Landemeau dès l’époque gallo-romaine. A l’époque féodale, un pont de bois permet le franchissement. Avec l’apparition des premiers quais, sans doute dès le Moyen-Âge, le port a un rôle majeur dans l’implantation de l’habitat et le dessin général de la ville.
On retrouve l’héritage médiéval dans les maisons aux façades en pans de bois et recouvertes d’ardoise.
En 1510, Jehan H, vicomte de Rohan construit l’actuel pont de pierre. Ses piles massives comportent six arches qui supportent des habitations où se sont succédées des générations de meuniers, marchands de draps, orfèvres, bourreliers, chapeliers… Un péage y est instauré, il sera supprimé en 1760. C’est aujourd’hui un des derniers ponts habités en Europe.

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