Le familistère Godin
Ce week-end, nous nous sommes rendus à Guise, dans l’Aisne, pour visiter le familistère Godin, site à la fois industriel et d’habitat social du 19e siècle et qui fait l’objet depuis quelques années d’un programme de restauration « Utopia ».
« Familistère » est le nom donné par Godin aux bâtiments d’habitation qu’il fait construire pour ses ouvriers et leurs familles à partir de 1858 et jusqu’en 1883. Il s’inspire directement du phalanstère de Fourier mais, comme il le fera toujours, effectue un tri dans la théorie pour l’adapter à ses propres idées et surtout pour la rendre plus réalisable.
Godin voulait améliorer les conditions de logement et de vie des familles, en leur apportant les « équivalents de la richesse ».
Les habitants étaient membres à vie d’une association coopérative, propriétaire du familistère, jusqu’à sa dissolution en 1968.
Le familistère comprend plusieurs ensembles de bâtiments et de jardins:
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- – le Palais social, formé d’un pavillon central encadré par deux ailes, destiné à l’habitation
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- – le pavillon Cambrai, situé à l’écart du Palais social en face de son aile droite, lui aussi destiné à l’habitation. C’est le bâtiment le plus tardif, construit en 1883.
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- – le bâtiment des économats, en face de l’aile gauche du Palais social
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- – le bâtiment des écoles et du théâtre, en face du pavillon central du Palais social
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- – la buanderie, bains et piscine, situé sur l’autre rive de l’Oise, du côté de l’usine
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- – Un dernier bâtiment d’habitation, pavillon Landrecies, construit plus tard, du coté de l’usine
Après une visite guidée d’environ une heure qui part des économats et au cours de laquelle on nous explique les principes du familistère, nous pouvons continuer librement la visite de l’expo permanente qui occupe toute l’aile nord du pavillon centrale. On y découvre un écorché du bâtiment sur toute la hauteur, « l’aventure familistérienne » au cours du temps, différentes « scènes d’intérieurs » reconstituant les appartements à différentes époques, ainsi qu’une importante collection de la fabrication de l’usine, dont les fameux poêles Godin.
Nous continuons la visite par l’aile droite, actuellement en cours de restauration, l’appartement de Jean-Baptiste André Godin qui accueille une expo consacrée au parcours de cet ouvrier devenu héros du socialisme expérimental, puis la buanderie-piscine, bâtiment dévolu à l’hygiène des corps et du linge.
Nous finissons par le tour du jardin de la presqu’île pour avoir une vue du coté nord du palais social et rejoindre le pavillon Cambrai. Ce bâtiment d’habitation, comme le pavillon Landrecies, est resté à l’écart du classement « monument historique » et du projet « Utopia ». Nous y rencontrons un des derniers familistérien habitant encore les lieux, qui nous raconte quelques anecdotes sur son enfance et sa vie ici.
Renseignements : www.familistere.com