Golfe du Morbihan

Son nom breton, Mor bihan, signifie « petite mer ». Cette mer intĂ©rieure est une destination prisĂ©e pour la beautĂ© de ses paysages
 Couvrant une centaine de kilomĂštres carrĂ©s, une multitude d’iles, d’ilots et de baies, un rĂ©seau de chenaux, des vents et des courants pouvant ĂȘtre forts, en font aussi vĂ©ritable paradis pour les plaisanciers et une rĂ©serve pour les oiseaux migrateurs

Des liaisons en vedettes maritimes desservent les Ăźles habitĂ©es et les lieux les plus visitĂ©s. Les compagnies proposent des promenades circulaires pour dĂ©couvrir le golfe. Vu la mĂ©tĂ©o favorable depuis notre dĂ©part de Lorient et sur les conseils de notre hĂŽte Ă  Vannes, c’est le moyen que nous choisissons pour visiter le golfe, pendant une longue demi journĂ©e.

Notre bateau nous fait donc dĂ©couvrir le golfe, jusqu’Ă  l’embouchure qui est un goulet d’un kilomĂštre de large entre les pointes de Port-Navalo (commune d’Arzon) et de Kerpenhir (commune de Locmariaquer). On y rencontre de trĂšs forts courants de marĂ©e, donnant parfois Ă  certains passages resserrĂ©s des allures de torrents. C’est en fait le deuxiĂšme courant le plus fort d’Europe.

Le golfe est parsemĂ© de nombreuses Ăźles (de 30 Ă  40 selon les dĂ©comptes) et Ăźlots. La lĂ©gende bretonne en attribue toutefois un nombre encore plus Ă©levĂ©, en prĂ©tendant qu’il y en a autant que de jours dans l’annĂ©e. Le golfe aurait Ă©tĂ© crĂ©Ă© par les larmes des fĂ©es chassĂ©es de la forĂȘt de BrocĂ©liande. Les fĂ©es y auraient ensuite jetĂ© leur couronne qui serait devenues les Ăźles. Seules deux Ăźles ont une superficie et une population notables : l’Île aux Moines et l’üle d’Arz. Ce sont des communes. De nombreuses autres Ăźles sont des propriĂ©tĂ©s privĂ©es.

L’Ăźle d’Arz (En Arh), oĂč nous faisons escale serait habitĂ©e depuis -4000. Au XI siĂšcle, l’Ăźle est partagĂ©e entre deux prieurĂ©s qui y Ă©tablirent fermes, moulins et Ă©glises. L’essor du commerce maritime entraĂźne la construction de maisons de marins et de capitaines, d’oĂč son surnom de l’ile des Capitaines.

Nous parcourons  une partie de l’agrĂ©able sentier cĂŽtier de 18 km qui nous amĂšne notamment au Moulin Ă  marĂ©e de Berno, du XVIĂšme sciĂšcle, qui a longtemps moulu le grain de l’üle, entraĂźnĂ© par le flux et le reflux, jusqu’à ce qu’il soit concurrencĂ© par des mĂ©thodes plus modernes. Il a Ă©tĂ© laissĂ© Ă  l’abandon pendant plusieurs dĂ©cennies et la digue et le moulin subissaient les outrages du temps. Il est entretenu par une association d’ildarais passionnĂ©s, qui organise d’ailleurs aujourd’hui la FĂȘte du moulin de Berno, avec BBQ et feu d’artifice sur l’eau…

Le Golfe du Morbihan, a subi l’occupation des Celtes, des VĂ©nĂštes, des Romains et des Bretons qui vinrent nombreux pour ses terres fertiles c’est donc une zone passionnante pour l’étude de la prĂ©histoire et plus particuliĂšrement de l’époque nĂ©olithique, Ă  partir de 7500 ans avant notre Ăšre. On y trouve nombre de monuments mĂ©galithiques.
Sur l’üle de Gavrinis, un cairn (IVe av J.C): cette butte de 24 mĂštres de hauteur contient en fait un immense dolmen: au total, les blocs de pierres utilisĂ©s pĂšsent environ 18.000 tonnes ! Autre particularitĂ©, Ă  l’intĂ©rieur, nombreuses pierres levĂ©es sont ornĂ©es de motifs gravĂ©s. Non loin, l’Ăźlot d’Er-Lannic comprend des menhirs dont une partie est sous l’eau !

la navigation de plaisance est trĂšs dĂ©veloppĂ©e dans le golfe. La profondeur assez faible Ă  certains endoits rend nĂ©cessaire une navigation prudente.  Il y a de nombreuses balises, dans le Golfe mais d’autres repĂšres permettent de naviguer, comme la maison rose qui permet de trouver l’accĂšs Ă  la riviĂšre de Vannes.

Dans tout le golfe, sont utilisĂ©es des barques Ă  fond plat, les « plates », pour la pĂȘche, l’élevage des coquillages et le transport dans les parties du golfe oĂč il y a peu de fond. Certains villages de pĂȘcheurs ont dĂ©veloppĂ© des voiliers qui leur sont propres:

Les GuĂ©pards, plate en « V » du Golfe du Morbihan de 5m50 (construction bois classique). Les premiĂšres plates en V conçues par Etienne Riguidel ont Ă©tĂ© construites dans les annĂ©es 50 . Les Gazelles sont une version moderne des GuĂ©pards, construites en nid d’abeilles.

Le Sinagot tire son nom de la commune de SĂ©nĂ©, situĂ©e au fond du golfe, Ă  proximitĂ© de Vannes, qui fournissait la grande majoritĂ© des Ă©quipages (dont certains Ă©taient totalement familiaux, femmes incluses) de ces voiliers de travail. Ce bateau Ă©tait utilisĂ© toute l’annĂ©e soit pour la drague des huĂźtres dans le golfe, soit pour la pĂȘche au chalut et au filet, le plus souvent dans la Baie de Quiberon. On peut voir une reconstitution d’un Sinagot ancien : « Le Jean et Jeanne » Ă  Port Anna Ă  SĂ©nĂ© et un Sinagot moderne restaurĂ© : « Les Trois FrĂšres » dans le port de Vannes. Le terme « Sinagot » employĂ© pour nommer les bateaux de pĂȘche de SĂ©nĂ© est remarquable. Il est un cas rare d’identification du nom d’un bateau Ă  celui des habitants d’une commune.

Enfin, le golfe est aussi rĂ©putĂ© pour son intĂ©rĂȘt ornithologique. Outre les mouettes et les goĂ©lands, c’est un des endroits de France les plus riches en espĂšces migratoires, dont il accueille entre 60 000 et 130 000 individus pendant la saison hivernale

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