Les enclos paroissiaux

Nous nous pouvions pas traverser la rĂ©gion sans visiter les enclos paroissiaux qui sont une spĂ©cificitĂ© d’architecture religieuse de basse-Bretagne, aux confins du LĂ©on, de la Cornouaille et du TrĂ©gor. Apparus Ă  la fin du XV°, les enclos ont Ă©tĂ© Ă©difiĂ©s, pour la plupart aux XVI° et XVII° siĂšcles.
Les enclos paroissiaux sot composés en général

  • d’un mur d’enceinte, et d’une porte triomphale. L’ensemble, totalement clos Ă©tait protĂ©gĂ© de l’entrĂ©e du bĂ©tail par des pierres plates fermant le portail Ă  hauteur de genoux, qu’on devait enjamber: les Ă©chaliers
  • d’un ossuaire,
  • du calvaire. Ses ornements sculptĂ©s Ă©taient utilisĂ©s pour christianiser une population souvent analphabĂšte.
  • de l’Ă©glise, dont le proche principal, orientĂ© vers le sud, est ornementĂ© de reprĂ©sentations des apĂŽtres et de bancs de pierre ou les notables venaient dĂ©battre au soleil avant les offices. A l’intĂ©rieur, on trouve des jubĂ©s (poutres traversantes dĂ©corĂ©es sĂ©parant le chƓur de la nef), des sabliĂšres (ornement en bois sculptĂ©s et peints Ă  la jonction du mur et de la charpente) et de grands fonts baptismaux ornĂ©s. A l’arriĂšre de l’autel se trouve un retable composĂ© de tableaux de bois peints et de bas-reliefs,
  • du cimetiĂšre


Commana
Situé dans la partie nord du parc Naturel Régional dŽArmorique, le territoire de Commana couvre une superficie 4000 hectares et comptait au dernier recensement 988 habitants (2417 habitants en 1911).
De l’Enclos paroissial et de l’Ă©glise Saint-Derrien se dĂ©gage un dynamisme monumental gĂ©nĂ©rĂ© par deux Ă©lĂ©ments forts : le clocher dont la hauteur – 57 mĂštres – contraste avec la faible hauteur de l’Ă©glise et le porche sud dont la surcharge dĂ©corative puise dans le rĂ©pertoire ornemental Renaissance.

Guimiliau
L’enclos Paroissial doit sa beautĂ© en partie Ă  la compĂ©tition qui a opposĂ© Guimiliau et Saint-ThĂ©gonnec. En effet, les deux paroisses ont rivalisĂ© d’ingĂ©niositĂ©, d’originalitĂ©, parfois au risque d’une surcharge esthĂ©tique, pendant plus de deux siĂšcles, pour faire mieux que le voisin. C’est le grand calvaire, Ă©difiĂ© de 1581 Ă  1588, qui retient tout d’abord l’attention. SurmontĂ© de quatre statues : la Vierge, saint Jean, saint Pierre et saint Yves, il ne comporte pas moins de deux cents personnages, ce qui constitue un record en la matiĂšre en Bretagne.

Lampaul-Guimiliau
La porte triomphale en plein cintre, est surmontĂ©e de trois croix (1669).Le Calvaire avec son socle octogonal date du XV-XVIĂšme siĂšcle. l’Ă©glise date du XVIĂšme siĂšcle. elle est dominĂ©e par une tour-clocher datĂ©e de 1573, dont la flĂšche a Ă©tĂ© abattue par la foudre en 1809. L’abside avec la sacristie ajoutĂ©e en 1679 forment un ensemble harmonieux oĂč se mĂȘlent les styles gothiques et classiques. Sur le flanc droit, se trouve un porche datĂ© de 1533. Entre les deux portes, on remarque une statue de la Vierge Ă  l’Enfant. Le porche ouest date de 1573. A l’intĂ©rieur, une poutre de gloire, datĂ©e du XVIĂšme siĂšcle, traverse la nef et porte un crucifix entre les statues de la Vierge et de saint Jean. Les gargouilles sont Ă©vocatrices, l’une en particulier 🙂

La Roche Maurice
la commune de la Roche-Maurice jouit d’un trùs beau cadre naturel.
Outre son enclos paroisial, on y trouve un chateau . La premiĂšre mention connue du chĂąteau date de 1263. Il fut l’une des demeures des vicomtes de LĂ©on jusqu’en 1363, date de l’extinction de la lignĂ©e. La forteresse occupait une position centrale qui permettait Ă  ses seigneurs de diriger l’ensemble de leurs fiefs et plus particuliĂšrement l’importante chĂątellenie de Landerneau riche de trente paroisses. Depuis le 18e siĂšcle, il n ereste plus que des ruines.
Dans l’enclos paroissial, l’église dĂ©diĂ©e Ă  St-Yves est remarquable par sa lĂ©gĂšretĂ© et la ciselure de son portail, la beautĂ© de son clocher et le riche vitrail qui Ă©claire le chƓur. La construction de l’édifice dura prĂšs d’un demi-siĂšcle : le vitrail de l’abside date de 1539, le portail sud serait de 1589. Le magnifique JubĂ© polychrome date du XVIĂšme siĂšcle. On remarque sous la tribune la surabondance des figures grotesques et fabuleuses. Dans les niches de la galerie, on trouve cĂŽtĂ© nef neuf apĂŽtres et trois papes et cĂŽtĂ© chƓur de nombreux saints vĂ©nĂ©rĂ©s en Bretagne.
L’ossuaire de style « Renaissance LĂ©onarde », date de 1639. Il est original par son architecture harmonieuse et ses inscriptions latines illustrĂ©es par une « danse macabre » reprĂ©sentant les diverses classes sociales du XVII, toutes tributaires de l’Ankou (la mort) qui, brandissant un dard, proclame «Je vous tue tous ».

Pleyben

Nous avons visité Pleyben sur la route de Brest à Douanenez. Son enclos paroissial nous oblige bien entendu à en parler ici.
L’enclos paroissial, construit pendant les XVI Ăšme et XVII Ăšme siĂšcles, fut terminĂ© par l’édification de la sacristie et du mur d’enceinte percĂ© notamment de la « porte de la mort » marquant la sĂ©paration du monde des vivants et des morts.
L’Eglise, mi-gothique, mi-renaissance avec sa tour majestueuse surmontĂ©e de clochetons et d’un dĂŽme Ă  lanternes symbolise la richesse passĂ©e de la Paroisse, avec ses deux clochers gothiques et sa sacristie quadrilobĂ©e. PrĂ©cĂ©dĂ©e du porche sud finement dĂ©corĂ© et garni des statues des apĂŽtres entourant celle de saint Germain, patron de l’église, la nef impressionne par sa voĂ»te lambrissĂ©e du XVI Ăšme siĂšcle dont les nervures et la curieuse sabliĂšre qui l’entoure sont sculptĂ©es et peintes de sujets mythologiques ou sacrĂ©s dont 62 personnages et 116 clefs. Ressortent Ă©galement, les vitraux anciens, le maĂźtre-autel remarquablement ciselĂ©, le retable des TrĂ©passĂ©s, deux beaux tableaux de la descente de la Croix et des disciples d’EmmaĂŒs, les magnifiques orgues de Dallam (1688), les nombreuses statues polychromes et la vitrine de prĂ©sentation d’objets sacrĂ©s.
La sacristie apparaĂźt, vue de l’extĂ©rieur ou de l’intĂ©rieur, comme l’un des plus beaux joyaux, des annĂ©es 1680 – 1690. La coupole centrale et les chapiteaux ioniques, reprĂ©sentent la vĂ©ritable nouveautĂ© apportĂ©e par la Renaissance française dans l’Enclos paroissial.
Le Calvaire monumental, construit en 1655, a Ă©tĂ© dĂ©placĂ© et surĂ©levĂ© en 1738,  ce qui lui donne une apparence d’Arc de Triomphe Il prĂ©sente une trentaine de scĂšnes de la vie du Christ, sculptĂ©es dans la pierre de Kersanton.
L’Ossuaire : c’est le plus ancien du FinistĂšre en tant qu’édifice indĂ©pendant de l’Eglise. DatĂ© du XVI Ăšme siĂšcle il se distingue par son architecture gothique trĂšs raffinĂ©e et flamboyante. AccolĂ© Ă  l’ancien cimetiĂšre, il servit normalement de chapelle funĂ©raire et de lieu de conservation des ossements des TrĂ©passĂ©s. Puis il fut Ă©cole et bureau de poste. En 1850, les conscrits y Ă©taient tirĂ©s au sort et les
mĂ©decins y tenaient leurs sĂ©ances de vaccination. Aujourd’hui, il abrite un petit musĂ©e des traditions locales.

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